segunda-feira, 27 de outubro de 2014

Homem por aproximação: Tzara/Dada

(...) je parle de qui parle qui parle je suis seul
je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruits en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir 
  humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur 
  morts 
autour de la mort qui étend ses bras
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil


le souffle obscur de la nuit s’épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses
  existences
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur
  atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir 
et avec ces vies à côté que nous ne voyons pas
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au 
  monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous 
  aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits


je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous (...)

Tristan Tzara, L'Homme approximatif, (excerto)
 Éd. Gallimard


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