je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruits en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir
humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur
morts
autour de la mort qui
étend ses bras
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
le souffle obscur de la nuit
s’épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses
existences
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur
atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir
et avec ces vies à côté que nous
ne voyons pas
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au
monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous
aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
je pense à la chaleur que tisse
la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous (...)
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous (...)
Tristan Tzara, L'Homme approximatif, (excerto)
Éd. Gallimard
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