C’est toujours un peu tard que tu pleures
emmailloté dans ton habit bleu
qu’aura maculé de brun la guerre
de sang tout encroûté, de gros bleu.
C’est sur la bêtise que tu pleures
poilu, soldat de dieu, casque bleu
sur les désastres des grandes guerres.
S’il reste du carburant, tu pleures
encore sur les petites guerres
celles pour les débutants, la bleu-
saille, enfin sur les moyennes guerres.
Et toi, là, qui par contre ne pleures
pas, tu en redemandes des bleus
des coups, des plaies, des bosses. Tu pleures
de ne les rendre qu’en temps de guerre.
Avec trois mots pris dans
les titres de
Frank Venaille
in Poèmes avec partenaires, P.O.L., 2002
Jacques Jouet França
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