quarta-feira, 3 de fevereiro de 2016

Mãos- tempo



Il y eut, jadis, une main
 pour nous conduire à la vie.

Un jour y aura-t-il une main
 pour nous conduire à la mort?

 Tu n’as plus de mains. Tu dors.

On meurt de ses propres mains
 (On meurt sans mains)

Tel l’oiseau dans le nid,
 ma tête est dans ma main.
 L’arbre resterait à célébrer,
 si le désert n’était partout.

À l’univers s’accroche encore
 l’espérance du premier vocable;
 à la main, la page froissée.
Il n’y a de temps que pour l’éveil.


Edmond Jabès, Egipto/França,  (1912-1991)



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